"Pour n'en garder que les quintessences..." (A.R.)

mercredi 5 mars 2008

Brouillard



Parfois je rêve de me perdre un matin dans un brouillard qui sent la mousse, les feuilles mortes et la fougère. Le matin surtout lorsque l'air est comme un voile de fraicheur qui glace le joues. Quand la respiration fait de petits nuages et que des parfums de terre gorgée de rosée montent du sol. L'humidité transperce les vêtements mais ce n'est pas gênant. La lumière est tellement belle. Les choses se dessinent. Marcher seul dans la nature sur le sol trempé au milieu du brouillard et sentir le grelot de son cœur battre comme une petite flamme parcourue de frissons. L'air enivrant donne des élans de jubilation et de légèreté suivis de petites ondes de mélancolie, fraiches. De petites gouttes me tombent dans le cou depuis quelque branche où pousse du lichen. Des élans de tendresse sans objet. Des sensations éphémères qui disparaissent comme elles sont venues. Une solitude totale.